Puits climatique ©ADEME-BRGM
Le puits climatique est un système géothermique permettant de capter la chaleur ou la fraîcheur du sol, afin de préchauffer ou de refroidir l’air neuf arrivant dans une pièce. Il est aussi appelé puits canadien, puits provençal et échangeur air-sol.
Il tire ses racines à l’époque de l’Empire romain où pour réguler la température intérieure, on exploitait des caves ou des tunnels de galets afin de capter de l’air frais ou chauffé. Cette ancienne méthode préfigure le fonctionnement des puits climatiques contemporains, qui s’appuient sur la géothermie de surface pour ajuster la température intérieure des bâtiments.

Principe de fonctionnement
Le principe de fonctionnement est simple.
En été, l’air ambiant, qui a une température plus élevée que celle du sol, est attiré dans un conduit intégré au sol par le biais d’une bouche d’entrée. Cette dernière est couplée à un filtre pour éliminer les impuretés de l’air et d’une grille pour empêcher des intrusions et protéger le tube du conduit. L’air suit ensuite un trajet dans un conduit enterré (entre 1,5 et 3 m de profondeur) qui mesure entre 15 et 30 m et incliné afin d’évacuer les condensats et éviter la moisissure. Durant son trajet, l’air cède des calories au sol et arrive plus frais au système de ventilation de la maison. En hiver, c’est le schéma inverse, la température de la terre est plus élevée que celle de l’air ambiant. Dans sa course l’air neuf va capter des calories de la terre et arriver plus chaud au système de ventilation.

Le système de ventilation peut être une VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) simple flux auquel cas l’air est soufflé tel quel à l’intérieur de la pièce. Dans le cas d’une VMC double flux, l’air, qui est ici considéré comme neuf, va encore céder des calories à l’air vicié extrait de la pièce et être soufflé encore plus froid. On peut aussi envisager l’utilisation d’une centrale de traitement de l’air ou d’autres systèmes.
Pour garantir le bon fonctionnement du puits canadien, plusieurs équipements sont nécessaires: un système de ventilation, des dispositifs d’évacuation des condensats, des filtres et des équipements de contrôle de flux tels que des vannes 3 voies et des By-Pass.
Avantages du dispositif
- Adaptabilité saisonnière : Le système peut être utilisé tant pour le chauffage en hiver que pour le rafraîchissement en été.
- Écologie : Il exploite une ressource renouvelable et contribue à la réduction de la consommation énergétique.
- Réduction des coûts énergétiques : Il offre des économies substantielles sur la facture énergétique.
- Efficacité : Il fonctionne de manière performante pour maintenir un climat intérieur confortable (COP entre 10 et 20, réduction de la consommation énergétique jusqu’à 50%).
Inconvénients des puits climatiques
- Coût initial élevé : a mise en place du système peut représenter un investissement important. L’installation d’un système coûte en moyenne 5000€ et l’on peut atteindre le double de ce montant si l’on veut monter en performance et en qualité d’équipement.
- Accès et entretien complexes : Il peut nécessiter une maintenance régulière pour un système bien souvent difficile d’accès.
- Planification préalable : Le puits doit être envisagé dès la conception de l’habitat pour une intégration optimale.
Conclusion
En conclusion, le puits canadien se présente comme un dispositif bioclimatique prometteur pour maintenir le confort thermique dans nos maisons. Associé à des systèmes performants, il permet des économies d’énergie substantielles et pourrait jouer un rôle clé dans la transition vers des habitations plus durables. Il serait intéressant de démocratiser son usage à travers des mesures incitatives bien régulées afin de préserver notre précieuse ressource qu’est le sol.


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